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À quoi peut s’attendre notre économie dans les prochains mois ? Le rallye des bourses va-t-il durer ou le fantôme de l’inflation et du variant delta vont-ils enrayer le moteur ? Bart Abeloos, expert en investissement chez Crelan, commente l’actualité financière.
Pour plus d’un million d’enfants en Belgique, septembre marque le retour à l’école tandis que pour les investisseurs, il annonce un retour à la réalité. Dans leur sac à dos, pas de boîte à tartines mais bien les fruits d’une hausse rarement observée. Après le choc initial de la crise du coronavirus en mars 2020, les bourses ont en effet connu une reprise spectaculaire. De nouveaux records boursiers sont établis quasi quotidiennement alors que le monde « réel » tente encore de se relever du coup de massue que la pandémie lui a asséné.
Malgré cette période faste pour les haussiers, il serait imprudent de croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Car cet été nous a confrontés à des événements qui vont marquer les mois à venir.
Commençons par la bonne nouvelle : l’économie se remet de l’arrêt brutal qu’elle a subi il y a 18 mois. Depuis la « reprise », nous pouvons observer des chiffres de croissance élevés partout, ce qui confirme un regain de prospérité. L’importance de cette nouvelle ne doit pas être sous-estimée car elle constitue la base pour les dépenses de consommation, les investissements et les bénéficies des entreprises.
On constate également que l’emploi dans les secteurs touchés par la crise du coronavirus résiste relativement bien. Nous pouvons donc espérer que les effets à long terme de cette crise seront moins importants que ceux que l’on craignait.
La croissance rapide présente toutefois un inconvénient. On voit de plus en plus d’industries qui, confrontées à des pénuries, ne peuvent plus honorer correctement leurs commandes. Le secteur automobile subit régulièrement des interruptions de production en raison de la pénurie de semi-conducteurs. Or, ces composants électroniques sont indispensables à nos voitures qui ressemblent de plus en plus à des ordinateurs sur roues.
Nous observons le même phénomène dans la construction, auprès des fabricants de vélos et dans de nombreux autres secteurs. Les pénuries indiquent que la crise du coronavirus est loin d’être derrière nous. De récentes vagues de contamination du variant delta en Chine ont entraîné la fermeture complète de plusieurs ports importants. Mais, même avant cela, les prix des transports maritimes de containers et de vrac avaient atteint des niveaux historiquement élevés. Les chaînes de production, complexes dans notre monde globalisé, craquent sous la pression d’une demande élevée.
Problèmes logistiques, production défaillante, pénuries sur le marché… autant d’ingrédients de la mixture qu’on appelle inflation. Que les prix à la consommation augmentent, on ne peut pas le nier. Par contre, la question de savoir si la poussée de l’inflation sera temporaire ou durable fait débat parmi les économistes.
Au cours des 18 derniers mois, les consommateurs ont consacré la majeure partie de leur budget à leurs courses au supermarché ou à l’achat de consoles de jeux et autres équipements de divertissement. Un phénomène très logique en période de confinement. Aujourd’hui, nos centres d’intérêt se sont déplacés. Nous avons recommencé à voyager, à aller au restaurant et nous préférons le parc d’attractions à la console. L’accroissement de la demande en excursions et en loisirs a entraîné une augmentation des prix des nuitées à l’hôtel, des billets d’avion, etc. « Mais », disent les économistes qui penchent pour la thèse de l’inflation temporaire, « nous reviendrons rapidement à un équilibre une fois que nous aurons renoué avec nos anciens modes de consommation ».
En face, on trouve les économistes qui sont d’avis que l’inflation va persister. « La fragilité de notre économie globalisée ne peut pas se résoudre en un clin d’œil. » Au sein de cette tendance, on estime que le problème ne peut que s’accentuer en raison de la politique des banques centrales qui injectent des montants énormes dans le système. S’il s’agit d’une approche bien intentionnée, il n’en reste pas moins que cet argent cherche une affectation et provoque une hausse de divers prix, des biens immobiliers aux matières premières.
Nous ne savons pas quel camp a raison. Pour l’instant, la majorité se rallie au premier scénario, à savoir l’inflation en tant que phénomène temporaire, lié à la normalisation de l’économie.
Les banques centrales – qui peuvent combattre l’inflation en augmentant les taux d’intérêt – semblent également plus enclines à croire au premier scénario (une hausse des prix provisoire). Par conséquent, elles n’interviendront pas et ce sera, semble-t-il, le cas dans la zone euro au moins jusqu’en 2023. Pour les épargnants, cette combinaison est la plus mauvaise : une forte inflation sans hausse du taux d’intérêt. Ou, en d’autres termes : des prix à la consommation plus élevés, sans le moindre accroissement sur le compte d’épargne. Le résultat est net : un sérieux recul du pouvoir d’achat.
Pourquoi les banques centrales s’abstiennent-elles d’intervenir ? Elles ont un double rôle à jouer. D’une part, limiter l’inflation et d’autre part, favoriser l’emploi en donnant de l’oxygène à la croissance économique. Étant donné que le choc dramatique causé par le coronavirus n’est pas encore absorbé, on peut comprendre que les autorités accordent la priorité à l’emploi, même si le prix à payer est une inflation plus forte. Personne n’a envie de tuer la fragile reprise économique – et sociale – dans l’œuf.
Nous ne pouvons pas oublier que le coronavirus rôde toujours et qu’il gagne à nouveau du terrain dans certaines régions. Notamment aux États-Unis où la campagne de vaccination, après un démarrage soutenu au printemps, a rapidement atteint son plafond. On constate, déjà maintenant, que les consommateurs deviennent plus prudents et réduisent leurs dépenses.
L’été a été marqué par une autre dure réalité : des conditions météorologiques extrêmes. Des inondations chez nous, des canicules, sécheresses et incendies de forêt ailleurs. De quoi interpeler à nouveau les investisseurs sur le changement climatique et les phénomènes qui en découlent. La transition énergétique est devenue un sujet chaud au pays des investisseurs. Le budget pluriannuel européen et les plans d’infrastructure du président Biden aux États-Unis prévoient d’énormes montants pour l’écologisation de l’économie et de l’approvisionnement en énergie. Les entreprises subissent une énorme pression, tant de la part des gouvernements que des actionnaires, pour réduire leur impact environnemental.
Les investisseurs et les bourses ont traversé une crise exceptionnelle. La récession la plus courte de tous les temps, suivie de l’ascension boursière la plus abrupte de tous les temps. L’argent pousserait-t-il soudain sur les arbres ? Ce vent favorable continuera-t-il à souffler avec autant de force ? Dans un avenir proche, plusieurs défis nous attendent. Restez attentif à ce blog pour récolter d’autres d’avis et… des solutions.
Vous voulez comprendre en quoi une inflation élevée affecte votre épargne ? Cet article approfondit le sujet : à lire absolument ! À moins que vous ne préfériez débattre avec un agent Crelan du climant qui régne actuellement sur la bourse ? N’hésitez pas à pousser la porte de l’agence Crelan la plus proche.
Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.