Ce qu’il faut savoir sur l’inflation (élevée) et votre épargne

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L’inflation n’a plus atteint un tel sommet depuis longtemps. En clair, la vie est de plus en plus chère, avec une hausse des prix à la caisse et à la pompe. Le mois dernier, le taux d’inflation s’élevait à 2,73% dans notre pays. Négligeable ? Détrompez-vous : un tel taux d’inflation suffit à vous faire perdre un quart de votre pouvoir d’achat en 10 ans ! C’est donc le moment d’agir.

Il semble que le spectre de l’inflation se soit réveillé après une période de relative accalmie. Les prix ont connu une forte hausse dans un court laps de temps et nous en sommes même arrivés au point que cette augmentation du coût de la vie se fait sentir dans notre quotidien : à la caisse du supermarché, en payant notre facture d’énergie, etc. La cause ? C’est l’évidence même : la crise du coronavirus. Mais nous y reviendrons plus tard.

Pour commencer : c’est quoi, concrètement, l’inflation ?

Pour le dire simplement, l’inflation est une tueuse silencieuse qui en veut à votre argent. Le taux d’inflation indique en effet dans quelle mesure les prix à la consommation augmentent : l’alimentation, l’électricité, les carburants, … Le mois dernier, le taux d’inflation atteignait 2,73% dans notre pays. Ce qui signifie que le coût de la vie a augmenté de 2,73%.

L’inflation sert également « d’indice ». Notre pays connaît en effet le principe particulier de l’indexation automatique des salaires : les salaires et les avantages sont liés dans une certaine mesure à l’inflation, et augmentent avec le coût de la vie.

Pourquoi l’inflation est-elle si dangereuse ?

L’inflation ronge vos économies. Si tout augmente de 2,73 %, cela signifie tout simplement que vous perdez 2,73 % de votre pouvoir d’achat. Vous pouvez donc acheter de moins en moins avec l’argent que vous avez épargné.

Le véritable danger de l’inflation se mesure à long terme. Un taux de 2,73% ne paraît peut-être pas énorme, mais si l’inflation se maintient année après année, vous aurez perdu 27,3% de votre pouvoir d’achat au bout de 10 ans ! Admettons que vous ayez 10.000 euros sur votre compte d’épargne. En 10 ans, la perte de votre pouvoir d’achat aura atteint plus de 3.000 euros. (Pour être tout à fait clair : vous disposerez toujours de 10.000 € sur votre compte mais, étant donné que tout sera devenu plus cher, vous pourrez acheter moins avec ce montant.)

Comment avons-nous atteint un tel niveau ?

La crise du coronavirus, qui frappe de diverses manières, est l’une des causes – et non des moindres – de la forte hausse des prix à la consommation.

  1. Les processus de production sont sérieusement perturbés. Il suffit de penser à la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Ces puces sont indispensables, notamment dans l’industrie automobile. Taïwan et la Corée du Sud, qui assurent une grande partie de leur production, ne peuvent tout simplement pas faire face à la demande. Des constructeurs automobiles tels que Volvo et BMW ont déjà dû interrompre leur production : sans puces, aucune voiture ne sort de la chaîne de montage.
  2. En plus de la production, le transport de nombreux produits est également perturbé. Le transport de marchandises par voie maritime est devenu très coûteux. Le Baltic Dry, l’indice des prix pour le transport maritime, n’a jamais été aussi élevé.
  3. Les prix de l’énergie aussi ont énormément augmenté. Comme l’économie redémarre après la crise du coronavirus, les entreprises ont besoin de beaucoup d’énergie pour faire tourner leurs machines à plein régime. Le tourisme également reprend et nous, nous réutilisons notre voiture pour aller travailler. Le hic : une demande d’énergie plus importante s’accompagne d’une hausse des prix de l’énergie. Les chiffres de Statbel montrent que l’électricité dans notre pays a augmenté de 17,4% en un an et le gaz de… 49,4%.
  4. Enfin, il y a le phénomène que nous pourrions qualifier d’inflation liée à la réouverture de l’économie. Les secteurs qui ont été longtemps à l’arrêt à cause de la pandémie suscitent un vif intérêt après leur réouverture. La demande en tickets d’avion et en séjours à l’hôtel, par exemple, a explosé l’été dernier. Ce qui entraîné une augmentation des prix.

Quelles sont les mesures prévues ?

Cette inflation élevée, qui atteint pas moins de 3% dans la zone euro, sera-t-elle temporaire ou persistante ? Il n’y a pas encore de certitude. Ce qui est sûr, par contre, c’est que la Banque centrale européenne (BCE) n’envisage pas de prendre de grandes mesures.

La BCE dispose pourtant d’un certain nombre de mécanismes pour lutter contre l’inflation. L’augmentation des taux d’intérêt en est un. Pourquoi ne pas l’appliquer ? Parce que la Banque centrale européenne estime que l’économie, qui se rétablit de la crise du coronavirus, est encore trop fragile pour faire face à un taux d’intérêt supérieur. Ce taux ne ferait pas non plus l’affaire des gouvernements. Ils injectent actuellement beaucoup d’argent emprunté dans l’économie, dans l’espoir de la relancer. Des taux d’intérêt plus élevés entraîneraient donc des coûts plus importants en termes de dette publique.

Conclusion : prendre soi-même les choses en main

Les épargnants ne doivent donc pas compter sur la Banque centrale européenne pour augmenter le taux d’intérêt. L’intérêt sur le compte d’épargne stagne à 0,11%. L’inflation étant plusieurs fois supérieure, vous subissez une sérieuse perte.

En tant qu’épargnant, il s’agit donc de déjouer l’inflation en trouvant un moyen d’obtenir un meilleur rendement pour son argent. Et si vous ne le faites pas ? Vous courez le risque de subir les effets néfastes de l’inflation et de voir fondre, année après année, votre épargne si durement constituée…

Vous vous demandez comment faire fructifier votre épargne ? L’investissement est sans doute la solution qui s’offre à vous. Un agent Crelan proche de chez vous pourra vous conseiller. N’hésitez pas non plus à vous inspirer de l’article « Épargner et investir : la combinaison idéale pour viser le rendement ».

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.