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Alors que la pandémie COVID-19 pèse encore fortement sur le reste du monde, la Chine semble être le premier pays à l’avoir maîtrisée. La vie y a repris son cours habituel, l’économie tourne à fond et les bourses remontent. Existe-t-il un espoir que la Chine puisse aider le reste du monde à sortir du marasme ? Ou bien, le géant asiatique a-t-il d’autres ambitions ?
En Europe et en Amérique, nous avons réagi avec beaucoup d’enthousiasme aux nouvelles concernant les différents vaccins COVID-19. Les bourses ont d’ailleurs immédiatement décollé. Le fait que le vaccin Pfizer/BioNTech doit être conservé à une température de -70 à -80°C, n’est pourtant pas un détail. Mais cette euphorie générale montre à quel point nous avons besoin d’espoir depuis que la pandémie a semé angoisse, chaos et dégâts économiques. L’espoir est permis maintenant, grâce à un vaccin. Et grâce à la Chine.
Nous regardons la Chine avec une certaine admiration, mais également avec appréhension. Car c’est grâce à une approche ferme et draconienne que le coronavirus semble y avoir disparu. Un résultat remarquable, mais la politique de fer du gouvernement chinois serait probablement difficilement acceptée ici.
Néanmoins, la Chine est aujourd’hui le seul pays du G20 où l’économie tourne à nouveau au-dessus du seuil de rentabilité après le troisième trimestre. C’est aussi la seule grande puissance économique qui affichera des chiffres dans le vert pour 2020. Et le FMI y prévoit une croissance de 8,2% pour l’année prochaine. La Chine représenterait dès lors plus d’un quart de la croissance mondiale totale.
L’histoire semble donc se répéter. Après la crise financière de 2008, la Chine a en effet sorti le reste du monde d’une profonde récession suite à de fortes impulsions données par Parti communiste chinois.
Aujourd’hui, pour relancer le moteur, la stratégie chinoise est différente et la gestion économique plus ciblée. Au printemps, l’industrie a pu redémarrer assez rapidement (entre autres en produisant les masques buccaux qui faisaient défaut). Par ailleurs, l’industrie chinoise tourne de plus en plus fort pour répondre à la demande du marché intérieur. Le commun des Chinois s’est remis à faire du shopping sans restriction. Et il y est encouragé par des taux d’intérêts peu élevés et des conditions de crédit assouplies.
En Europe, c’est surtout l’Allemagne qui profite de la relance chinoise. Si la Chine est l’usine de l’économie mondiale, les Allemands sont historiquement les fournisseurs attitrés de l’équipement et des machines qui font tourner l’usine. Les économistes s’attendent à ce que la demande percole, par exemple chez les fournisseurs belges qui livrent en Allemagne.
Les bourses chinoises semblent enfin profiter de l’économie relativement forte d’un pays qui compte 1,4 milliard d’habitants. Cette année, les bourses chinoises comptent parmi les plus performantes au monde, affichant des bénéfices jusqu’à 33%. Ces chiffres positifs succèdent à des cours qui stagnaient depuis plusieurs années. Car, bien que les bourses domestiques chinoises soient déjà très importantes, leur activité est relativement récente et elles ont encore besoin de quelques années pour arriver à maturité.
Les entreprises de technologie chinoises se classent désormais au rang de deuxième puissance, juste derrière les géants tech des États-Unis. Mais, côté bourse, elles sont encore loin d’avoir le statut de Wall Street. Les entreprises chinoises ont encore des choses à prouver pour convaincre les investisseurs.
Si le particulier Chinois possède une épargne confortable, il préfère néanmoins viser le rendement à court terme à la bourse. Depuis quelques années, de gros investisseurs étrangers ont également accès aux actions chinoises. Mais les gestionnaires de portefeuille occidentaux restent sur leurs gardes face aux entreprises chinoises moins attentives aux intérêts de l’ensemble des actionnaires.
Il y a néanmoins du progrès car la Chine veut se mesurer au reste du monde, également via ses marchés financiers. Les Chinois veulent vendre également leurs obligations à des investisseurs internationaux qui disposent d’un pouvoir d’achat élevé. C’est l’une des raisons pour lesquelles la Chine veut une monnaie stable. Parfois, le système entre en conflit. C’est ainsi que les cours d’Alibaba et de Tencent, notamment, ont connu une baisse. Les géants chinois du commerce électronique voyaient déjà leurs valeurs boursières atteindre le plus niveau au monde, mais c’était sans compter sur le régulateur chinois qui veut garantir la concurrence. Il a ainsi été décidé de suspendre l’entrée en bourse d’Ant Group, le bras financier d’Alibaba.
Fin septembre, le président chinois Xi Jinping surprend en annonçant la volonté de faire de la Chine un pays climatiquement neutre d’ici 2060. On connaît le phénomène du smog et les problèmes environnementaux de ce pays qui dépend encore fortement du charbon. D’énormes investissements seront nécessaires et le pouvoir devra faire face à une opposition des responsables locaux vu que l’énergie deviendra plus chère. Car si la classe moyenne totalise aujourd’hui quelque 400 millions de Chinois, le pays abrite encore des centaines de millions de gens très pauvres.
D’un autre côté, au cours des dernières décennies, La Chine a prouvé plus d’une fois qu’elle pouvait atteindre des objectifs impressionnants. On y peut y voir, par exemple, nettement plus de voitures électriques qu’en Europe. L’établissement d’objectifs ambitieux, voire inatteignables, peut donner une forte impulsion à certaines industries dans lesquelles la Chine peut devenir n°1 mondial. Ce qu’elle a réussi dans le passé avec les panneaux solaires pourrait également se concrétiser à l’avenir avec les voitures électriques et la technologie des batteries.
Plus la croissance de la Chine sera forte, plus l’espoir que les économies asiatiques émergentes puissent en bénéficier est grand. Après la première reprise, on a observé une certaine réticence de la part des investisseurs internationaux à investir à nouveau pleinement dans ces marchés émergents.
Par contre, en Asie, on observe une tendance croissante selon laquelle différents pays se soutiennent mutuellement dans leur croissance. Ceci a d’ailleurs été récemment confirmé par la signature de l’accord RCEP (Partenariat régional économique global) qui mène à la création de la plus vaste zone de libre-échange au monde. Un tiers des habitants de notre planète vit dans cette zone de libre-échange dont sont membres la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, l’Australie ainsi que dix autres pays. À terme, les États-Unis et l’Union européenne pourraient donc bien devenir deuxième et troisième violons…
L’économie chinoise est en train de se redresser. Quelle est la prochaine étape en Europe ? Et surtout : d’où viendra l’argent pour nous sortir de la crise ? Voici un aperçu !
Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.