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La guerre en Ukraine dure depuis un mois et l’issue du conflit reste très incertaine. Négociations de paix ou longue guerre d’usure : toutes les options restent envisageables. Même en cas de cessez-le-feu rapide, l’ampleur de la souffrance humaine reste incommensurable. Depuis notre article précédent sur le sujet, il y a un bon mois, la situation a évolué et certaines choses ont changé. Notre synthèse.
Immédiatement après l’invasion, l’Occident a annoncé et appliqué de sévères sanctions pour faire pression sur la Russie. Certaines banques russes ont été exclues du système de paiement mondial SWIFT. Les avoirs de la Banque centrale russe banque à l’Ouest ont été largement gelés, empêchant la Russie de puiser dans ses réserves à l’étranger pour financier la guerre. Outre les sanctions officielles, un grand nombre d’entreprises occidentales ont temporairement suspendu leurs activités en Russie ou quitté le marché russe sous la pression de l’opinion publique.
La Russie est donc, dans une large mesure, isolée sur le plan économique et financier. Pourtant, cet isolement n’est pas total. Deux éléments pour expliquer cette situation.
Premièrement, les sanctions sont principalement appliquées par l’Occident. De grandes puissances économiques comme la Chine, l’Inde et le Brésil se tiennent à l’écart et ne se rallient pas à la politique des sanctions. Ce qui permet à la Russie de respirer un peu : les échanges commerciaux qui ne se font plus avec l’Occident sont en partie déplacés vers ces marchés émergents.
Deuxièmement : l’énergie que l’Occident continue d’acheter en abondance à la Russie. Les États-Unis ont déjà annoncé qu’ils cesseraient d’importer du pétrole russe. Ils ont cette possibilité puisqu’ils sont largement autosuffisants en termes d’approvisionnement énergétique. Bien que la pression pour suivre l’exemple américain soit forte, une étape aussi radicale ne semble pas réaliste pour l’UE. La Russie représente 27 % des importations de pétrole de l’UE, 46 % de ses importations de charbon et 41 % de ses importations de gaz. Des volumes aussi importants ne peuvent être remplacés à court terme. C’est particulièrement vrai dans le cas du marché du gaz où les infrastructures nécessaires (y compris pour le transport et le traitement du gaz liquéfié GNL en provenance des États-Unis) ne sont pas encore au point. Toutefois, si le conflit devait s’aggraver, il n’est pas exclu que les approvisionnements énergétiques en provenance de Russie reviennent sur le tapis. C’est cette incertitude qui maintient les prix du gaz et du pétrole à un niveau élevé.
La pression sur les approvisionnements énergétiques est la conséquence économique la plus tangible de la guerre pour nous. La pression sur les prix était déjà forte, et la guerre a créé une incertitude supplémentaire. Le marché restera très « tendu » pendant les années à venir, avec peu de capacités de réserves. À la moindre crainte de rupture d’approvisionnement, on peut s’attendre à de nouvelles flambées de prix. On trouve les mêmes craintes de pénuries sur le marché des matières premières agricoles. La Russie et l’Ukraine représentent 25 % des exportations mondiales de céréales. L’Ukraine est le premier producteur mondial d’huiles végétales. La Russie domine la production d’engrais (fertilisants de synthèse). Les prix de toutes ces matières premières s’envolent. C’est le même scénario sur le marché de l’acier (indispensable à la construction), de l’aluminium, du titane, du nickel (nécessaire à la production des batteries des voitures électriques), etc.
La perturbation sur les marchés de l’énergie et des matières premières mène à des hausses de prix au goût très amer. L’inflation atteint son niveau le plus élevé depuis des décennies et on ne voit pas encore le bout du tunnel. Cette perte de pouvoir d’achat fait très mal, incitant de nombreuses personnes à dépenser moins ou à reporter certaines dépenses. Les entreprises également sont confrontées à des coûts plus élevés et elles ont de plus en plus de mal à les répercuter sur leurs clients finaux. Les problèmes d’approvisionnement entraînent des pénuries qui perturbent les activités de certaines entreprises. Ce ralentissement de l’activité économique s’opère principalement en Europe.
La combinaison d’une inflation élevée et d’un ralentissement de la croissance économique place les banques centrales dans une situation difficile. La Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed) ont toutes deux pour mission de rechercher une « stabilité des prix ». Concrètement, elles veulent maintenir l’inflation à environ 2 %, à moyen terme. Les taux d’inflation actuels, tant dans la zone euro (5,9 % en février) qu’aux États-Unis (7,9 %), sont bien supérieurs à cet objectif. On pourrait donc imaginer qu’il n’y a plus aucun obstacle pour intervenir.
C’est effectivement le cas pour la banque centrale américaine : le 16 mars, la Fed a appliqué une première hausse de taux d’intérêt de 0,25 %. C’est d’ailleurs le moyen dont dispose une banque centrale peut lutter contre l’inflation : en augmentant les taux d’intérêt, le crédit devient plus cher. Ce qui ralentit les achats et les investissements, et réduit donc la demande de biens et de services. Parallèlement, l’épargne devient plus attrayante. La Fed a pu prendre cette mesure parce que l’économie américaine se porte bien, avec un taux de chômage très bas. Les États-Unis sont moins touchés par le coût élevé de l’énergie que l’Europe (les prix du gaz sont nettement plus bas qu’ici) et sont moins directement impactés par la guerre en Ukraine. Jerome Powell, le président de la Fed, a annoncé que les taux d’intérêt américains seraient désormais relevés à un rythme soutenu pour atteindre 2,75 % l’année prochaine.
La BCE ne peut pas se permettre une attitude aussi résolue. La zone euro souffre du coût élevé de l’énergie et des répercussions des pénuries. Le marché du travail reste fragile dans une grande partie de la zone euro (on pense surtout aux pays du Sud). Et l’Europe subit les conséquences directes de la guerre. Pour toutes ces raisons, la BCE doit agir avec prudence, sans quoi elle nuirait à la fragile reprise dans la zone euro.
La BCE veut néanmoins faire savoir aux épargnants et aux consommateurs qu’elle prend l’inflation au sérieux. D’ici l’été, elle mettra fin à la politique de soutien qu’elle a menée suite à la pandémie. Ce qui ouvrira, dans la zone euro aussi, la voie à une première hausse prudente des taux d’intérêt. Pour les épargnants, il y a peu de changement en vue. La hausse attendue des taux directeurs pourrait laisser une marge pour un taux d’épargne plus élevé à moyen terme. Mais cela ne sera pas encore suffisant pour compenser l’inflation élevée.
Sur les marchés financiers, la nervosité due à la guerre en Ukraine s’est en grande partie dissipée. Les marchés boursiers ont, dans une large mesure, rééquilibré les pertes subies depuis l’invasion, bien que les actions européennes (considérées comme plus risquées, notamment à cause du coût plus élevé de l’énergie en Europe) soient à la traîne par rapport aux actions américaines. L’attention des investisseurs se porte à nouveau sur la politique de taux d’intérêt des banques centrales, comme c’était le cas avant le déclenchement de la guerre. Pour celui qui investit en actions, la hausse des taux d’intérêt n’est en théorie pas une bonne nouvelle. Et ces derniers mois, une grande incertitude sur la politique des taux d’intérêt s’était reflétée dans les prix des actions. Maintenant que l’incertitude est balayée, les investisseurs retrouvent un terrain solide.
La situation sur les marchés permet déjà de déduire quelques conséquences prudentes :
L’apparente indifférence des marchés boursiers aux malheurs de la guerre ne doit cependant pas inciter à agir avec une confiance excessive. Les risques ne sont en effet pas écartés. Ces quelques principes de base vous seront très utiles en tant qu’investisseur :
Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.