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Lorsqu’on veut investir de l’argent, on peut compter sur une pléthore de bons conseils. « N’investissez que l’argent dont vous pouvez vous passer », par exemple. Ou encore : « Il faut placer à long terme ». Mais justement, quelle est la durée de ce « long terme » ? Et comment éviter que votre argent ne ‘stagne’ pendant des années après une chute des marchés financiers ? Dans cet article, nous proposons deux conseils argumentés pour contrer les caprices de la bourse.
En tant qu’investisseur, vous avez tout intérêt à opter pour une vision à long terme, un horizon de placement. Les actions de votre portefeuille sont en effet très volatiles : les cours des actions peuvent fluctuer significativement, à la hausse comme à la baisse. C’est d’ailleurs ce que viennent nous rappeler les hauts et les bas de la bourse depuis le début de cette année. Oui, les actions ont cette qualité unique : elles sont la seule classe d’actifs qui peut, à long terme, évoluer parallèlement à la prospérité économique. Mais il faut également savoir que les actions sont le jouet du sentiment du marché : espoir et crainte, pessimisme ou optimisme démesurés.
Les investisseurs seront régulièrement confrontés à des baisses. C’est pourquoi il ne faut pas investir de l’argent dont vous pouvez avoir besoin à court terme. Investir alors que vous projetez d’acheter une maison ou une nouvelle voiture dans quelques années ? Mauvaise idée. Le risque de devoir vendre votre placement à un moment défavorable est réel. Donc, pour vos objectifs à plus court terme, on conseille plutôt d’épargner que d’investir.
L’indice Nikkei 225, un indicateur du marché boursier japonais, atteint son cours le plus élevé le 29 décembre 1989, avant de sombrer dans un profond marché baissier : c’est seulement 20 ans plus tard, en mars 2009, qu’il atteint son niveau le plus bas (81,9% en dessous de son cours le plus élevé). Même après un rallye impressionnant, qui a débuté fin 2012, l’indice Nikkei cote toujours 28% en dessous du cours le plus élevé d’il y a trois décennies. Et il ne s’agit pas de petits marchés obscurs : nous parlons des deuxième (zone euro) et quatrième (Japon) économies du monde. Pourtant, ceux qui ont investi dans les entreprises représentatives, au summum des cours, sont confrontés à des pertes depuis 32 ou 22 ans déjà.
Et la florissante bourse américaine ? Elle aussi a connu de longues périodes historiques de baisse. Après le krach boursier de 1929, qui a entraîné la Grande Dépression des années 30, il a fallu trente ans (jusqu’en 1959) pour que l’indice Dow Jones retrouve son niveau d’avant le krach. Entre 1965 et 1995 également, les cours ont stagné aux USA pendant 30 longues années, en grande partie à cause de l’inflation et de la crise pétrolière dans les années 70.
Même le très célèbre indice Nasdaq a eu besoin de plus de 14 ans, après l’éclatement de la bulle technologique en 2000, pour retrouver son cours maximum de l’époque (avant de voir sa valeur plus que tripler depuis…).
Ces constats font réfléchir. « Stagner » pendant vingt ou trente ans : quel cruel manque de chance pour un investisseur. Qui peut supporter une telle situation, tant financièrement qu’émotionnellement ? Mais il existe toutefois deux bonnes façons de réagir face à ce risque : la diversification maximale et l’étalement dans le temps.
Comme l’illustrent les exemples ci-dessus, il ne suffit pas d’investir dans un grand nombre d’actions d’entreprises européennes, ou japonaises, ou américaines. Cela réduit certes le danger d’être exposé à des entreprises individuelles en sous-performance. Mais un marché peut également être en sous-performance dans son ensemble pendant une longue période. Il faut donc investir une partie importante de votre portefeuille d’actions à l’échelle mondiale (concrètement : investir dans des fonds qui détiennent à leur tour une sélection mondiale d’actions).
Comme indiqué plus haut, les records des actions européennes atteints au printemps 2000 ont été suivis d’une baisse qui n’est toujours pas compensée aujourd’hui. Les États-Unis ont déjà affiché des chiffres dans le vert en 2006. Au Japon et dans la zone euro, malgré de faibles performances, les actions mondiales ont dégagé un rendement annuel moyen de 4,8% après inflation1 entre 2001 et 2020. Ceux et celles qui détenaient des actions américaines pouvaient se réjouir car, tandis que l’Europe et le Japon étaient dans une position chancelante, la bourse américaine prospérait (avec un solide recul en 2008-2009 suite à la grande crise financière, sans laquelle le rendement annuel moyen aurait été nettement supérieur). Mais qui sait, peut-être les rôles seront-ils inversés dans les décennies à venir ?
Le fait est que personne ne peut prévoir quels seront les marchés porteurs ou au contraire défavorables à la bourse. La solution ? Veiller à une diversification tactique : optez pour un mix équilibré d’actions européennes, et américaines, et japonaises. Et n’oubliez pas les pays émergents.
Les exemples ci-dessus se limitent aux actions. Mais en ajoutant des obligations, des liquidités et éventuellement d’autres classes d’actifs aux mix, les baisses auraient été nettement moins brutales. Une étude de JP Morgan indique que, entre 1950 et 2020, il n’y a pas eu une seule période de cinq ans au cours de laquelle un portefeuille diversifié (moitié indice d’actions mondiales, moitié indice d’obligations mondiales) a affiché un rendement négatif. Bien sûr, les performances passées ne sont ni une garantie ni une prévision des résultats futurs, mais nous ne pouvons pas non plus ignorer une telle période d’observation.
Les « scénarios d’horreur » que nous venons de voir ont été une réalité pour les investisseurs qui sont entrés juste au moment du pic et qui sont ensuite restés des années dans le rouge. Mais, même ce risque-là, vous pouvez l’atténuer. Prenons à nouveau l’indice Euro Stoxx 50 comme exemple fictif, ainsi qu’un événement qui est encore frais dans la mémoire de nombreuses personnes : la grande crise financière de 2008-2009. Olivier et Sandrine ont tous deux investi dans l’Euro Stoxx 50, au pire moment qui soit, à la veille de la crise, en juillet 2007.
Olivier a investi un montant important, en une fois. Sandrine a commencé au même moment, mais en investissant chaque mois une petite partie (1/24e du même montant), pendant deux ans. La crise frappe et, en mars 2009, la valeur de l’investissement d’Olivier a diminué de 60%. Au même moment, Sandrine continue d’acheter une partie chaque mois, à des cours qui ont fortement diminué dans l’intervalle.
Maintenant, revenons au présent. Olivier essuie toujours une perte de 8%, même après quelques très bonnes années en bourse. Sandrine a vu son investissement « remonter » dès novembre 2013. Son investissement produit aujourd’hui un rendement positif de 36%. Exactement le même panier d’actions, exactement le même montant investi, exactement la même évolution de marché. Ce qui fait toute la différence dans cet exemple, c’est le moment de l’achat.
Aujourd’hui aussi, alors que les bourses restent nerveuses, cette méthode peut être avantageusement appliquée. La volatilité devient ainsi une alliée, ce qui constitue une bien meilleure stratégie que “d’attendre que les risques n’aient disparu” (surtout qu’ils ne disparaissent jamais tout à fait).
Long terme ou impulsivité : deux notions que nous associons souvent à celle d’investissement. La psychologie est donc bel et bien un facteur qui intervient pour beaucoup dans l’acte d’investir … Cet article explique à l’investisseur comment éviter de prendre de mauvaises décisions. Voici déjà 3 conseils incontournables !
Vous souhaitez faire vos premiers pas en bourse ou réexaminer votre portefeuille d’investissement ? N’hésitez pas à passer chez un agent Crelan proche de chez vous. Il/Elle se fera un plaisir de vous conseiller !
(1) Source : Credit Suisse Global Investment Returns Yearbook 2021 – Summary Edition, sur la base des données de “Elroy Dimson, Paul Marsh and Mike Staunton, Triumph of the Optimists, Princeton University Press”.
Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.