Les leçons du coronavirus

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Les mesures du lock-down nous ont fait vivre dans une bulle pendant trois mois, avec beaucoup de restrictions. Beaucoup d’entre nous ont entre-temps repris le chemin du travail. Retrouverons-nous désormais notre ancienne vie ?

À quoi ressemble le monde après le Covid-19 ?

Dans l’ère post-lock-down, l’incertitude demeurera tant qu’un vaccin ne sera pas trouvé. Les conséquences économiques, sociales et politiques sont très importantes, même si aujourd’hui les marchés financiers semblent se concentrer uniquement sur les nouvelles positives de la fin du lock-down et de l’intervention massive des banques centrales. Nos gouvernements peuvent bien décider de rouvrir les magasins, les bars et les restaurants, mais la question est de savoir si Monsieur Tout le Monde a envie de faire du shopping. Les gens ont encore peur du virus et de son impact sur leurs finances (et des augmentations d’impôts que beaucoup voient à l’horizon), ce qui les empêche de retrouver leur ancien mode de vie.

La pandémie n’a pas été vécue de la même façon par tout le monde. Comment voulez-vous confiner les personnes des pays émergents, qui vivent (presque) dans la rue, s’il n’y a pas de sécurité sociale ? Comment voulez-vous qu’ils survivent sans revenus, sans nourriture ? Chez nous aussi, la crise du coronavirus a été plus supportable pour les personnes qui ont plus de ressources. Elle a d’ailleurs exacerbé l’inégalité entre les riches et les pauvres. La réponse des décideurs politiques, avec plus de stimulation monétaire, est particulièrement bonne pour ceux qui ont beaucoup d’actifs financiers, et non pour ceux qui se trouvent au bas de l’échelle du marché du travail. Cela menace d’exacerber les inégalités. Et c’est là que réside le danger de tendre vers plus de populisme, de protectionnisme, de xénophobie…

La crise peut-elle aussi entraîner des changements positifs ?

Nous pouvons parfaitement tirer un certain nombre de leçons. L’une d’entre elles est que les inégalités doivent être réduites dans tous les domaines, qu’il s’agisse du racisme, de l’inégalité entre les sexes ou de l’inégalité sociale. Les émeutes qui ont suivi la mort de George Floyd aux États-Unis montrent que l’inégalité dans une société est comme du bois sec qui peut facilement conduire à la propagation d’un incendie. En Belgique, des enfants de familles moins aisées ou à problèmes ont complètement disparu du radar scolaire pendant la crise du coronavirus. Et cela alors que nous savons combien l’éducation est importante pour réduire les inégalités. La pandémie pourrait être une opportunité de réforme : une meilleure approche sociale, une meilleure éducation, une meilleure réglementation, plus d’égalité, plus de coopération européenne.

Une autre leçon que nous pouvons tirer est l’importance de travailler à un meilleur climat. De nombreuses études universitaires établissent un lien entre les pandémies, la déforestation et la perte de biodiversité. Là encore, la pandémie peut être une occasion de trouver des solutions réalistes.

Sommes-nous au seuil d’une ère nouvelle ?

Dans tous les cas, nous vivons une époque très disruptive, et cela a également été renforcé par cette pandémie. Une telle perturbation crée des perdants mais aussi des gagnants. Pour paraphraser une citation bien connue : il se passe parfois plus de choses en quelques semaines qu’en quelques décennies. De cette manière, la transformation numérique de notre société a pris encore plus d’ampleur. L’e- commerce a touché un grand nombre de nouveaux consommateurs. Selon l’indice Adobe Digital Economy, les ventes en ligne aux États-Unis ont augmenté de moitié. Non seulement les magasins en ligne en bénéficient, mais aussi les plateformes spécialisées dans les paiements numériques. Nos loisirs sont également devenus beaucoup plus électroniques : les abonnements aux sociétés de streaming et aux jeux vidéo ont atteint des sommets historiques. Et nous avons même fait du sport et des apéros virtuels.

En généralisant le travail à domicile pour (presque) tous les salariés, les entreprises sont passées aux réunions virtuelles et aux webinaires. Le Bureau du recensement des États-Unis estime que 30 % des Américains travailleront à domicile dans les années à venir, en partie en raison des mesures climatiques. C’est six fois plus qu’en 2018. Pour les mêmes raisons, l’enseignement à distance continuera de se développer et deviendra probablement plus démocratique en même temps. La télémédecine jouera un rôle plus important dans la surveillance de la santé publique et le suivi des
patients. Mais même sans pandémie, les soins médicaux à distance continueront d’évoluer, notamment en raison du vieillissement de la population et de la capacité à surveiller en permanence les indicateurs de diagnostic tels que la fièvre, le rythme cardiaque et la pression artérielle.

Cette perturbation modifie-t-elle également les portefeuilles d’investissement ?

Oui et non. Non, car ce n’est pas parce que certains secteurs bénéficient de l’accélération du changement que nous n’investirons que dans ces entreprises. Une structure de portefeuille équilibrée, adaptée au profil des investisseurs, nécessite une vision large. Les opportunités d’investissement liées à l’économie traditionnelle jouent également un rôle majeur. Oui, parce que dans la gamme des fonds, nous avons évidemment un certain nombre de fonds qui répondent aux thèmes mentionnés ici et qui peuvent constituer une diversification de portefeuille.

En raison de cette pandémie, nous sommes convaincus que notre partenaire Amundi, avec son objectif d’investir de manière responsable dans tous les fonds d’ici 2021, a pris la bonne décision. L’investissement responsable est toujours la traduction du développement durable en gestion d’actifs. Cela offre une vision plus globale des acteurs économiques, permettant de comprendre tous leurs risques et opportunités et de mieux évaluer leur potentiel de performance à long terme.

 

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.