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Après l’optimisme qui régnait sur les marchés boursiers pendant la pandémie, l’atmosphère s’est totalement renversée. La hausse des taux d’intérêt, l’inflation et la menace de guerre entament solidement la confiance des consommateurs et des investisseurs. Mais que se passe-t-il exactement ? Et y a-t-il une amélioration en vue ? Nous répondons à 9 questions (d’investisseurs).
Cela peut paraître cynique, mais le malaise sur les marchés financiers n’a plus grand-chose à voir avec la guerre. Bien sûr, la menace d’une escalade du conflit couve toujours, mais ce n’est certainement pas cela qui empêche les investisseurs de dormir aujourd’hui. L’inquiétude actuelle est le revers du calme qui régnait sur les marchés financiers peu après le premier choc Covid, à partir d’avril 2020. Confinements, soins intensifs débordés, fermetures et restrictions en tous genres ont pesé sur le monde entier mais n’ont pas semblé affecter les investisseurs. Toutes ces mesures ont en effet été accompagnées d’un soutien sans précédent des gouvernements et des banques centrales. Ces dernières ont injecté d’énormes quantités de liquidités dans le système financier afin d’éviter une grande crise comme celle de 2008. Les gouvernements, de leur côté, ont veillé à fournir des soutiens financiers et le chômage temporaire afin de maintenir le niveau des revenus autant que possible, même si une grande partie de l’activité économique a dû être mise en pause – comme l’horeca et le tourisme par exemple. Tout cela a permis à la croissance économique de se remettre rapidement du choc et de nombreux consommateurs ont même vu leur épargne augmenter.
La pandémie a provoqué de profondes perturbations à de nombreux niveaux, par exemple dans nos habitudes de consommation : par la force des choses, nous avons consacré nettement plus d’argent à l’achat de produits (produits alimentaires au supermarché par exemple), et nettement moins aux services (comme les restaurants). Les processus de production ont dû être interrompus brutalement et redémarrés par à-coups. Des défaillances sont apparues dans des chaînes de production complexes qui s’étendent dans le monde entier.
Résultat : une économie en déséquilibre, alors qu’une partie des consommateurs achetait plus de produits. L’offre (la production) ne pouvait pas suivre la demande des consommateurs faisant leurs achats en ligne. Des pénuries sont apparues (pensez à la pénurie de semi-conducteurs), et avec elles, la hausse des prix. À l’automne 2021, ces hausses de prix ont commencé à se répercuter indubitablement dans les chiffres de l’inflation.
L’inflation a de nombreuses origines. La pandémie se fait toujours sentir. Les blocages dans les grandes villes portuaires et industrielles chinoises provoquent de nombreux dégâts qui se font également sentir ici. La pénurie de certains produits va se prolonger encore pendant un certain temps.
Le secteur des services, qui a été durement touché pendant plus de deux ans, se redresse aujourd’hui mais doit faire face à d’importantes pénuries de personnel. Tourisme, aviation, horeca,… partout on manque de bras, ce qui fait monter les salaires.
Ce qui en réalité nourrit le plus l’inflation, ce sont les marchés de l’énergie et des matières premières. L’invasion de l’Ukraine a révélé à quel point l’Europe est devenue dépendante de l’énergie russe. Au cours des cinq dernières années, la Russie a fourni environ 40 % du gaz et un quart du pétrole de l’Europe. Maintenant que l’UE a décidé que cette dépendance devait diminuer rapidement, nous sommes face à un problème : pour chaque baril de pétrole russe « banni », il faut trouver un remplaçant sur le marché mondial. Une véritable expédition qui intervient quand le reste du monde également se réveille du Covid et se met à consommer davantage. Quant aux fournisseurs traditionnels de pétrole, comme l’Arabie saoudite, ils sont peu enclins à aider l’Occident.
La recherche d’alternatives au gaz russe est difficile, même si l’Europe s’est donné jusqu’en 2030 pour y parvenir. En dehors des importations onéreuses et complexes de GNL (gaz liquéfié transporté par des navires-citernes), il n’y a quasi pas d’autres solutions. La Russie semble déjà augmenter la pression et il est clair que l’approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain sera une mission délicate. Les systèmes mondiaux de production d’énergie sont très proches de leur capacité maximale, et toute perturbation entraîne une flambée des prix et alimente la pression inflationniste. En ce sens, la guerre en Ukraine a rendu la pénurie presque incontrôlable.
On observe en outre des pénuries et des augmentations de prix sur d’autres marchés, tels que les matières premières agricoles. La Russie et l’Ukraine sont des producteurs majeurs dans ce domaine et l’absence de leur approvisionnement provoque un choc aigu.
En effet, mais certaines choses sont différentes aujourd’hui. Premièrement, le pic d’inflation est brutal et se produit presque partout dans le monde. L’inflation touche tout le monde, riches et pauvres, mais surtout ceux qui sont le plus en difficulté. Une population menacée de « devoir choisir entre manger et se chauffer », comme c’est le cas dans certains pays émergents, est un terreau pour l’agitation sociale et même les émeutes. Les gouvernements occidentaux en ont peur également, comme en témoigne la baisse de popularité de l’administration Biden, alors que les élections américaines de mi-mandat se dérouleront à l’automne. Les institutions chargées de lutter contre l’inflation, à savoir les banques centrales telles que la Fed (aux États-Unis) et la BCE (dans la zone euro), sont politiquement indépendantes, mais ont clairement pour mandat de ramener l’inflation à un niveau acceptable, autour des 2 %.
Le diagnostic est clair, mais le remède a un goût amer. Les banques centrales combattent l’inflation principalement en augmentant les taux d’intérêt directeurs. En tant que particulier, vous n’êtes pas directement impacté par ce taux d’intérêt, bien qu’il oriente par exemple le taux d’intérêt sur l’épargne que vous recevez. En augmentant le taux d’intérêt, le crédit devient plus cher au fil du temps et l’épargne davantage récompensée. Cela devrait freiner la demande en biens et services, et donc réduire les pressions inflationnistes.
Tout ceci est un terrain familier pour les marchés financiers, mais le diable se cache dans les détails. Nous sommes en présence de problèmes persistants auxquels les banques centrales sont confrontées. Primo, les hausses de taux d’intérêt sont-elles réellement la meilleure solution ? Si les prix élevés sont le résultat d’une consommation excessive, d’une économie en surchauffe, alors il n’y a aucun doute : des taux d’intérêt plus élevés apporteront un soulagement. Mais ce n’est pas le cas dans la zone euro aujourd’hui. La consommation n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la pandémie. L’économie se porte bien, mais ne tourne pas à plein régime. L’inflation est le résultat d’une pénurie d’offre et de production : pénurie de gaz, de pétrole, de céréales, de camions-citernes, de raffineries, de chauffeurs routiers, etc. Et à cela, une hausse de taux d’intérêt ne peut vraiment pas changer grand-chose.
Un autre problème, encore plus important : la hausse des taux d’intérêt est un instrument assez « rudimentaire » qui agit lentement (6 à 12 mois) et qui permet peu de précision. En d’autres termes, même si la BCE et la Fed commencent à lutter activement contre l’inflation, le problème de l’inflation risque de s’aggraver dans les mois à venir avant de s’améliorer. On peut comparer cela au début d’un traitement médical dont on ne verrait les résultats qu’après un an.
Attendre n’est en effet pas une option, cela ne fait aucun doute. Mais les marchés financiers regardent les choses à plus long terme. Et s’ils étaient effectivement convaincus qu’il faut une réaction ferme et immédiate à l’inflation, les mouvements des cours ne seraient pas aussi brutaux. Et on se projetterait déjà dans un monde où l’inflation serait maîtrisée et où la confiance pourrait se restaurer. Pour compliquer le tout : c’est précisément ce dont les marchés sont convaincus. En effet, les attentes du marché en matière d’inflation, que nous pouvons déduire de certaines fixations de prix sur le marché obligataire (par exemple, le prix des « obligations indexées sur l’inflation »), suggèrent qu’elle va ralentir de manière significative assez rapidement – à un horizon de deux ans – tant en Europe qu’aux États-Unis.
Les marchés n’ont pas une grande confiance dans leurs propres prévisions. Le dernier chiffre de l’inflation américaine, qui indiquait une augmentation moyenne des prix de +8,6 % par rapport à l’année précédente, a été un choc. On s’attendait dans l’ensemble à ce que l’inflation ait atteint un sommet et que la tendance à la baisse ait commencé. Mais cela ne s’est pas produit, jetant un doute sur toutes les prévisions et anticipations. En outre, plus l’inflation élevée persiste, plus il est probable qu’un cercle vicieux s’enclenche : une inflation élevée entraîne une anticipation sur une inflation élevée, qui entraîne à son tour des revendications pour une hausse des salaires, ainsi qu’une hausse des coûts pour les entreprises, et donc une hausse supplémentaire de l’inflation.
L’inflation s’ancre profondément dans l’économie et devient très difficile à combattre. Ce combat sera en outre douloureux. Au fil du temps, des taux d’intérêt plus élevés pourront atténuer l’inflation, mais ils affaibliront également le reste de l’économie… Les achats importants seront différés, on fera des économies sur des dépenses non essentielles, les entreprises mettront leurs plans d’investissement au frigo… Bref, avec un peu de malchance, l’économie ralentira pour aboutir à une récession. Et c’est souvent un effet secondaire des politiques anti-inflationnistes. Aujourd’hui, nous ne le voyons pas encore dans des données concrètes (bien que les indicateurs avancés « temporaires » reflètent plutôt une accalmie), mais le marché boursier regarde vers l’avenir et « voit » un danger de plus en plus concret de recul de croissance.
L’Europe est face à une complication supplémentaire : la Banque centrale européenne doit adapter sa politique aux États membres les plus vulnérables en termes de dette. L’Italie, en particulier, est une source d’inquiétudes. Des taux d’intérêt trop élevés la mettraient en difficulté, ce qu’il faut éviter à tout prix. La BCE avance donc prudemment. La Fed, en revanche, peut s’attaquer de front à l’inflation.
Les marchés financiers sont très volatils car ils ne voient pas encore de « point final » à toute cette dynamique. Il est à peine exagéré de dire qu’il se passe actuellement autant de choses en une semaine qu’auparavant en cinq ans. De nouvelles informations surgissent constamment, modifiant le tableau parfois de manière spectaculaire. Et cela vaut tant pour le marché des actions que pour celui des obligations. Ce dernier est généralement beaucoup plus « terne » que le marché boursier. Mais ce n’est plus le cas depuis quelques mois ! La volatilité des obligations a dépassé celle des actions. Une situation sans précédent, qui fait que même les portefeuilles d’investissement prudents, contenant peu d’actions, ont enregistré des résultats négatifs. Cette volatilité devrait se maintenir un certain temps, jusqu’à ce que la courbe d’inflation s’infléchisse réellement. Et, comme nous l’avons évoqué plus tôt, l’énergie joue ici un rôle de joker. Une fois que l’inflation aura atteint son point culminant, les investisseurs auront une vision plus réaliste de la politique des taux d’intérêt des banques centrales, et le calme pourra revenir.
Il y a encore un autre élément à considérer. Ces dernières années, les taux d’intérêt sur les obligations de bonne qualité ont été négatifs. Les investisseurs qui souhaitaient maintenir leur pouvoir d’achat ont dû se tourner vers les actions. « There is no alternative » était la devise. Aujourd’hui, aux États-Unis du moins, le taux d’intérêt sur les obligations d’État est devenu positif après l’imputation de l’inflation attendue (on parle alors de taux d’intérêt réel). Cela modifie l’évaluation des risques pour les investisseurs américains et internationaux. Certains d’entre eux, qui avaient investi dans des actions bon gré mal gré, reviendront aux obligations. Ce qui explique en partie pourquoi on assiste à un dégagement massif sur le marché des actions. « There IS an alternative ». Malheureusement, elle ne nous concerne pas encore, nous les euro-investisseurs. Ici, les taux d’intérêt réels sont encore fortement négatifs.
Ce n’est en tous cas pas une opportunité de vente. Les périodes de turbulence comme celle-ci, avec des rendements négatifs importants, mettent nos nerfs à l’épreuve. Elles déclenchent en nous des instincts qui peuvent conduire à des décisions irréfléchies. Difficile de résister à l’illusion que nous pouvons « timer » le marché : « vendre maintenant et racheter quand les risques auront disparu, ça n’a pas l’air si compliqué que ça, si ? » Pourtant, c’est une mission quasi impossible. Dans pratiquement toutes les corrections boursières, le point d’inflexion vers la reprise intervient lorsque l’économie réelle continue de se détériorer et que les mauvaises nouvelles dominent. Le risque de rater ce point d’inflexion est très élevé si vous vous essayez au market timing en bourse. Et c’est grave ? Oui, ça l’est. Car si vous êtes absent du marché lors des meilleurs jours, votre potentiel de rendement à long terme sera sérieusement hypothéqué. Ces meilleurs jours sont très souvent proches des plus mauvais jours. Éviter les plus mauvais jours et être néanmoins présent sur le marché les bons jours exige une incroyable dose de chance si on s’essaie à « timer » le marché.
Conserver son placement constitue donc généralement la meilleure stratégie. Concentrez-vous sur les objectifs d’investissement que vous aviez en tête au moment d’effectuer votre investissement. Sont-ils toujours d’actualité ? N’oublions pas qu’il n’existe pas de « ligne de touche » où vous pouvez attendre que les marchés se calment. La « ligne de touche », ce sont les liquidités, et au taux d’inflation actuel, elles perdent 8 % de leur valeur par an.
La meilleure ligne à suivre pour la plupart des investisseurs ? Rester fidèle à ses objectifs. Vérifiez, avec votre agent Crelan, si la composition de votre portefeuille correspond toujours à vos objectifs. La pondération en actions est-elle suffisante et diversifiée comme il faut ? Le portefeuille contient-il des types d’investissements qui résistent généralement mieux à une hausse de l’inflation, tels que les sociétés avec de nombreux « actifs tangibles » comme les infrastructures ? Devez-vous réduire certains risques ? Votre situation financière vous permet-elle d’acheter des titres supplémentaires, de préférence en ayant recours à un investissement périodique ? Voilà les principes qui ont fait leurs preuves lors de nombreuses crises.
D’autres informations pertinentes sur les investissements ? Plongez-vous dans la lecture de tous nos articles sur le sujet. Et inspirez-vous-en !
Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.