Un champ de bataille économique mais des bourses florissantes : quid de demain ?

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Du jamais vu, voilà qui résume bien ce printemps 2020. Alors que la consommation s’effondrait partout dans le monde et que le chômage battait de nouveaux records, les cours boursiers bondissaient. Le résultat était pratiquement surréaliste. Au moment où le monde commençait à se déconfiner, le BEL20 pointait à 40 % en hausse par rapport au seuil enregistré lors du krach  « coronavirus ». Le Nasdaq, marché technologique américain, a même atteint son niveau le plus haut au début de l’été. Entretemps, la Bourse a un peu ralenti la cadence. Quel soulagement.

Une reprise en V pour la Bourse

Les réactions boursières extrêmes des derniers mois n’ont en soi rien de surprenant. Aujourd’hui, les indicateurs économiques traditionnels n’orientent plus vraiment les investisseurs. Les chiffres économiques reflètent le passé, alors que la Bourse va toujours de l’avant. Anticiper est devenu une véritable gageure. Aux États-Unis, à peine 10 % des entreprises ont déjà publié leurs prévisions pour cette année. Il est très difficile d’estimer à quel point les bénéfices des entreprises seront affectés. Pendant ce temps, les investisseurs s’attendent à une reprise des bénéfices des entreprises cotées sous forme de courbe en V : si 2020 sera vraisemblablement une année perdue, les bénéfices devraient plus ou moins retrouver leur niveau pré-coronavirus en 2021. Sans être impossible, ce scénario place la barre très haut. L’économie va en effet remonter la pente… mais à un rythme bien plus lent.

Une réouverture encourageante de l’économie

La réouverture de l’économie a également eu son effet tremplin sur la Bourse. Le consommateur a immédiatement répondu présent et le marché du travail est sorti de sa léthargie plus vigoureusement que prévu. Surtout aux États-Unis. À la lecture du rapport américain sur l’emploi datant de début juin, beaucoup ont  dénoncé un trop grand pessimisme dans les prévisions. En Flandre également, le VDAB a annoncé début juillet que le nombre d’offres d’emploi atteignait à nouveau les niveaux antérieurs à la crise sanitaire.

Un soutien massif et efficace des pouvoirs publics

Le signal le plus rassurant est toutefois venu de la sphère politique. Jamais auparavant les autorités n’avaient sorti de leur chapeau un tel soutien monétaire et budgétaire, si vite et si massivement. En quelques mois, les bilans des banques centrales se sont avérés deux fois plus élevés qu’à la sortie de la crise financière. Le soutien public a également été immense dans l’économie réelle. Dans presque tous les pays développés, indépendants, chômeurs et entreprises touchés par la crise sanitaire ont pu compter sur des primes et allocations de droit passerelle. Aux États-Unis, les plus défavorisés ont même vu leurs revenus augmenter en recevant un chèque dans leur boîte aux lettres chaque semaine.

La technologie en tête

Ce soutien, bon pour la confiance de l’investisseur, a fait baisser les taux obligataires et directeurs. Et quand les taux sont bas, l’investisseur se rue sur la Bourse. Les achats se sont concentrés sur les secteurs « coronavirus » : technologies, santé, biotechnologies, grande distribution… Même après la vague d’achats observée, les bourses restent assez abordables en moyenne. Il est vrai qu’un grand groupe d’actions a beaucoup moins été concerné par la reprise. C’est le cas des entreprises actives dans le secteur énergétique, des banques ou encore des entreprises d’utilité publique. Dans les secteurs « coronavirus » en revanche, les valorisations repartent nettement à la hausse. Quelques géants technologiques américains, comme Apple ou Microsoft, valent aujourd’hui presqu’autant que les 30 principales actions allemandes ensemble ! Cette situation n’est plus tenable. Par expérience, nous savons qu’une concentration extrême du marché dans une poignée d’actions ne dure jamais longtemps.

Dans l’attente d’un vaccin

La question essentielle qui se pose aujourd’hui est de savoir quelle sera la réaction des bourses lors de la prochaine phase de l’épidémie. Nous verrons comment le patient économique sortira de son coma au moment où la perfusion de l’État lui sera retirée. Des moments difficiles risquent encore de se produire. La crise sera définitivement derrière nous lorsque nous disposerons d’un vaccin pour tout le monde. D’ici là, le coronavirus continuera à dicter le cap des marchés boursiers, peut-être au travers de nouvelles tempêtes. Les annonces relatives à un vaccin, à une résurgence de la propagation ou à une autre raison entraîneront encore beaucoup d’incertitude ou d’euphorie. Pendant ce temps, les investisseurs vont devoir vivre avec des fluctuations extrêmes des cours. Mais il convient de garder la tête froide. Tournons notre regard vers l’avenir et choisissons des actions et des obligations de qualité, suffisamment solides pour résister à la pandémie. Car sur le long terme, cette stratégie reste la meilleure manière de se constituer un patrimoine financier. Crise sanitaire ou non.

 

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.