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Tandis que dans nos régions, la vie reprend prudemment son cours, l’économie chinoise tourne déjà à plein régime depuis un bon moment. Le pays mise sur une croissance énorme : il vise à doubler sa puissance économique en 15 ans. Mais quelles seraient les conséquences pour le reste du monde ? Et pour le climat ? Katrien Pottie (Amundi) et Bart Abeloos (Crelan) nous répondent.
BART ABELOOS « La Chine a été le premier pays touché par la pandémie. Il est donc logique qu’elle soit la première à sortir de la crise. Elle a également été la première à redémarrer sa production intérieure, ce qui lui a offert un énorme avantage : elle a pu gagner facilement des parts de marché dans les exportations mondiales. »
KATRIEN POTTIE « La Chine absorbe la production des pays qui sont encore confrontés à la pandémie. Dans le secteur textile, par exemple, les commandes sont transférées de l’Inde à la Chine. Dans des pays comme l’Inde, la campagne de vaccination sera un travail de longue haleine. Il semble donc que l’avantage chinois sur le marché des exportations pourrait se maintenir encore un certain temps. »
BART ABELOOS « En Europe et aux États-Unis, la plupart des mesures de relance visent à stimuler la consommation en soutenant les familles et les entreprises. Ce sont des mesures à court terme. La Chine a davantage axé ses mesures de relance sur les investissements dans les infrastructures. Comme de nombreuses restrictions y ont déjà été levées, l’économie peut se développer grâce à la consommation. »
KATRIEN POTTIE « Si la Chine veut devenir la plus grande puissance économique mondiale, ce ne sera qu’une question de temps. Il lui suffit de réaliser ses objectifs de croissance. La Chine vise à doubler la taille de son économie d’ici 2035. Ce qui implique une croissance du PIB réel de 4,7 % par an pendant les 15 prochaines années. On s’attend à ce que la consommation intérieure soit le principal moteur de croissance. »
KATRIEN POTTIE « Si la Chine a progressé rapidement en matière de technologie, elle n’est pas encore le numéro un. Le nombre de brevets accordés dans le monde, entre autres, en témoigne. Le Japon et les États-Unis conservent leur position de leader, suivis par l’UE et la Corée du Sud. »
BART ABELOOS « La Chine n’hésitera pas à se lancer dans ‘un nivellement par le bas’ en se livrant à une forte concurrence sur les prix… Nous prévoyons une augmentation de ses dépenses en recherche et développement. Dans son plan quinquennal, la Chine cite sept domaines dans lesquels elle souhaite investir très sérieusement pour acquérir une position de leader : l’intelligence artificielle, les circuits intégrés, la biotechnologie, les neurosciences, l’élevage, l’aéronautique et l’aérospatiale, et l’exploration des profondeurs de la terre et des océans. »
KATRIEN POTTIE « La transition vers une économie verte sera, bien sûr, un moteur de croissance. La Chine dispose déjà d’une capacité plus importante que l’Europe et les États-Unis en matière d’éoliennes et d’énergie solaire. Toutefois, des dépenses publiques massives pourraient rapidement mener à des surcapacités qui ne sont pas viables économiquement. Prenez les fabricants chinois de panneaux solaires qui ont incité l’Union européenne à prendre des mesures antidumping et qui, finalement, ont fait faillite. »
BART ABELOOS « Avec l’objectif d’une neutralité carbone d’ici 2060, le secteur de l’économie verte chinoise a encore un grand potentiel de croissance. Bien que les investisseurs doivent se concentrer sur la façon dont la Chine s’engage à lutter contre le changement climatique dans les faits et non sur papier. »
KATRIEN POTTIE « L’élection de Joe Biden est favorable aux économies asiatiques. La politique étrangère est désormais plus facile à prévoir et axée davantage sur la coopération. Nous sommes plutôt positifs concernant la région dans son ensemble. Toujours en veillant, bien sûr, à une diversification suffisante du portefeuille. »
BART ABELOOS « Pour la Chine en particulier, il y a des opportunités dans le secteur cyclique qui bénéficie d’une reprise de la croissance ainsi que d’un regain d’enthousiasme des investisseurs pour les actions de valeur (actions évaluées à prix inférieurs, comme les entreprises actives dans l’industrie ou le secteur de l’énergie) au détriment d’actions de croissance onéreuses. Les actions de valeur chinoises sont restées à la traîne, certainement par rapport aux marchés boursiers américains et européens. Nous sommes convaincus que cette redécouverte et cette revalorisation auront également lieu en Chine. Car, comme le dit un proverbe de là-bas : l’eau ne reste pas sur la montagne. »
Les commentaires et analyses reflètent l’opinion d’Amundi Asset Management sur les marchés et leur évolution sur la base des informations connues à ce jour. Les informations contenues dans ce document n’ont pas valeur contractuelle et n’engagent pas la responsabilité d’Amundi AM.
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