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Septembre est un mois souvent difficile pour les marchés. Et 2023 ne fait pas exception. Des problèmes considérés comme "résolus" s'obstinent à revenir dans l’actualité, semant la confusion parmi les investisseurs. Un mois au programme chargé : l'inflation, les prix du pétrole et leurs effets sur les marchés boursiers.
Tout d'abord, il y a le retour de l'inflation, ou plutôt, la poursuite annoncée de la baisse de l'inflation s'est arrêtée. Dans la zone euro, elle stagne à un niveau d'environ 5 % ; aux États-Unis, elle augmente même légèrement depuis quelques mois.
Les causes ne sont pas toujours claires. Nous observons cependant un net glissement de l'"inflation des biens" (l'augmentation des prix de biens tangibles comme les denrées alimentaires, dont le taux d'inflation reste élevé en zone euro, ou les biens durables) vers l'"inflation des services" (loisirs, hôtellerie, enseignement ...). Nous devinons la raison de ce glissement :en effet le principal facteur de coût des services est le coût de la main-d'œuvre. Celui-ci réagit (le coût de la main-d’œuvre) lentement à l'inflation, mais commencent à être élevés au bout de deux ans.
C'est une mauvaise nouvelle pour les banques centrales. En effet, des salaires plus élevés pour les travailleurs risquent de déclencher une spirale difficile à briser, puisqu’ils entrainent davantage de dépenses donc de consommation, qui à leur tour encouragent l'inflation. Un épouvantail pour les banquiers centraux.
Comme si cela ne suffisait pas, les prix de l'énergie repartent à la hausse. Non pas les prix de l'essence, à l'origine de la crise énergétique de l'automne dernier, mais les prix du pétrole. La demande de pétrole est plus forte que jamais après la diminution de son utilisation durant la pandémie. Dans le même temps, deux des plus grands producteurs de pétrole, l'Arabie saoudite et la Russie, réduisent leur production.
« Le chiffre de septembre : 2 millions de barils manquants par jour exercent une forte pression à la hausse sur les prix. »
Il en résulte un déficit de 2 millions de barils par jour, ce qui exerce une forte pression à la hausse sur les prix. De plus, le plus grand producteur de pétrole au monde, les États-Unis, qui normalement interviendraient rapidement, a maintenant les mains liées.
Les États-Unis disposent d'une grande capacité de production, mais l'augmentation rapide de la production concernerait principalement le pétrole de schiste, dont l'extraction est controversée. L'administration Biden a mis un frein à cette nouvelle production de pétrole. Le pétrole est également devenu cher en raison des taux d'intérêt élevés.
La réserve stratégique de pétrole (Strategic Petroleum Reserve, SPR) est la deuxième arme dont disposent les États-Unis pour freiner le marché pétrolier. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une réserve de pétrole dans laquelle les États-Unis peuvent puiser si l'approvisionnement est menacé.
Pour rappel, cette réserve de pétrole a déjà été utilisée à plusieurs reprises ces dernières années pour faire baisser le prix du pétrole, en mettant sur le marché du pétrole issu de cette réserve. En conséquence, la taille de la réserve de pétrole a été réduite de moitié, sans qu'il y ait eu de réapprovisionnement par la suite.
Par conséquent, la menace tacite des États-Unis de contrer l'OPEP+ (un groupe de pays producteurs de pétrole), en commercialisant le pétrole du SPR est de moins en moins crédible. Résultat des courses : l'OPEP+ a aujourd'hui les cartes en main et peut imposer une hausse du prix du pétrole en réduisant sa production, protégeant ainsi ses revenus pétroliers.
Une hausse du prix du pétrole entraîne une augmentation de l'inflation de base (hausse des prix à l'exclusion des secteurs de l'alimentation et de l'énergie) après quelques mois, à quoi s’ajoute la pression inflationniste due à la hausse des coûts de la main-d'œuvre. Il n'est donc pas surprenant que les investisseurs aient complètement revu leurs attentes concernant les taux directeurs des banques centrales.
Il y a quelques mois encore, les investisseurs pensaient en effet que la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne finiraient bientôt par relever leurs taux d'intérêt, avant de les réduire. Tout cela dans l'attente d'un ralentissement brutal de l'économie ou d'une récession. Cette attente n'existe plus du tout aujourd'hui. Les investisseurs ne s'attendent plus à des réductions rapides des taux d'intérêt, ce qui entraine des répercussions sur le marché obligataire.
Ce n'est pas seulement le prix élevé du pétrole et la stagnation de l'inflation qui ont modifié les perspectives en matière de taux d'intérêt. Ces derniers mois, les investisseurs sont devenus de plus en plus optimistes quant à l'état de l'économie, en particulier de l'économie américaine.
Les chiffres dépassent sans cesse les (faibles) attentes. Au lieu d'une récession, de nombreux économistes prévoient désormais un « atterrissage en douceur » de l'économie américaine, avec un ralentissement de la croissance, mais qui ne serait pas trop dommageable. Cela semble rassurant, mais de telles prévisions sont toujours entachées d'incertitude.
Quoi qu'il en soit, si cet atterrissage en douceur se concrétise, il n'est pas nécessaire que la banque centrale réduise rapidement les taux d'intérêt. Après tout, l'économie n'aurait pas besoin de mesures de relance supplémentaires.
Il convient de noter que l'atterrissage pourrait être plus doux pour l'Europe que pour les États-Unis. L'Europe possède davantage d'industries traversant actuellement une période difficile, en partie à cause du ralentissement de la croissance en Chine, l'un de ses principaux clients.
Nous avons pu voir le résultat de toutes ces attentes ajustées sur les marchés au cours de l'été et jusqu'à aujourd'hui. Les taux d'intérêt du marché n'ont cessé de grimper depuis le mois de mai (de 0,75 % aux États-Unis et d'environ 0,50 % dans la zone euro), un mouvement récemment renforcé par la hausse des prix du pétrole.
La hausse des taux d'intérêt n'est-elle pas fondamentalement une mauvaise nouvelle pour les obligations comme pour les actions ? Oui, mais les dégâts restent actuellement limités. Les prix des obligations stagnent, évoluent de manière latérale, ce qui contraste fortement avec le passé récent. L'année dernière, lorsque les taux d'intérêt ont évolué de la sorte, les prix des obligations ont fortement chuté. La différence ? Les taux d'intérêt sont aujourd'hui bien plus élevés que l'année dernière, ce qui offre une protection. Les obligations sont redevenues attrayantes, tant du point de vue du rendement que de leur rôle de tampon dans un portefeuille d'investissement.
Les marchés boursiers réagissent avec un peu plus de nervosité à l'évolution des attentes. Toutefois, les investisseurs devraient se réjouir d'une économie meilleure que prévue, car elle ouvre la voie à de meilleures ventes pour les entreprises et à une augmentation de leurs bénéfices. Ce qui reste, après tout, le carburant des marchés boursiers.
Pourtant, les marchés boursiers souffrent davantage de la hausse des taux d'intérêt que les marchés obligataires. Cela tient peut-être au fait que le scénario d'un atterrissage en douceur et de l'augmentation de la croissance des bénéfices qui l'accompagne était déjà pleinement intégré dans les prix. Les marchés boursiers avaient déjà anticipé une évolution favorable encore incertaine et sont maintenant un peu nerveux.
Il y a de bonnes raisons à cette nervosité. Même si les espoirs d'un atterrissage en douceur se concrétisent, il en reste certes un refroidissement de la croissance économique. Dans un tel environnement, les entreprises auront du mal à répondre aux attentes très optimistes en matière de bénéfices, en particulier aux États-Unis.
Ces attentes optimistes se traduisent par une valorisation coûteuse, en particulier pour certaines grandes entreprises technologiques qui ont largement contribué à la performance du marché boursier cette année. Sans ces grandes entreprises technologiques, l'indice n'aurait guère progressé cette année.
Cette forte dichotomie sur le marché, avec des gagnants potentiels tout-puissants de l'intelligence artificielle à côté de tous les autres, indique une dynamique de marché malsaine qui crée aussi des opportunités. Derrière la poignée de giga-capitalisations dominantes se cache tout un univers d'actions dont la valorisation est beaucoup plus raisonnable. Par extension, cela est encore plus vrai pour les marchés d'actions européens et les marchés émergents.
Cela permet de trouver des titres combinant une valorisation raisonnable avec de bons fondamentaux : un bilan solide (une nécessité lorsque les charges d'intérêt des entreprises augmentent), de bons résultats en termes de rentabilité, des paiements de dividendes, etc). La sélectivité est nécessaire sur ce marché, mais elle est aussi relativement facile à mettre en pratique.
Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.