Taux d’intérêt : que faire après les pics d’inflation ?

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Après plus d’une décennie de taux d’intérêt pratiquement nuls, la Banque centrale européenne a dû très rapidement et résolument relever les taux d’intérêt. Objectif : lutter contre la forte hausse des prix (ou inflation). Cette mesure a notamment permis d’augmenter les taux d’intérêt sur les comptes d’épargne et les dépôts à court terme. Cette période touche à sa fin. Et maintenant ?

Les événements précédents

On a tendance à l’oublier, mais avant la pandémie du COVID, les taux d’intérêt connaissaient une évolution plutôt calme. Au lendemain de la crise de la dette dans la zone euro, dans la première moitié des années 2010, la BCE a maintenu son taux directeur à un niveau très bas, voire négatif.

Ce faisant, elle souhaitait apporter à la très faible croissance économique de la zone euro le soutien dont elle avait besoin. À l’époque, l’inflation était généralement très faible. La lutte contre l’inflation, qu’une banque centrale pratique en augmentant les taux d’intérêt, n’était pas nécessaire.

Lorsque le COVID est survenu, cette politique a été maintenue : l’économie s’était brutalement arrêtée et devait être soutenue par tous les moyens possibles, et les taux d’intérêt bas y ont contribué.

La lutte contre l’inflation

Les conséquences du COVID sur l’économie ont généralement pris du temps à se faire sentir. La guerre en Ukraine a engendré des perturbations supplémentaires. Nous avons été confrontés à toutes sortes de pénuries : matières premières, farine, huile d’olive, etc. Les prix ont explosé en raison des pénuries et des problèmes d’approvisionnement. Les hausses de prix les plus significatives ont été observées sur le marché de l’énergie, ce qui a provoqué une augmentation significative des taux d’inflation, atteignant un pic de plus de 12 % en octobre 2022.

La BCE est donc résolument intervenue, en augmentant les taux d’intérêt de -0,25 % à un pic de 4,0 %. Cette mesure a également influencé les taux d’intérêt du marché à court terme (très sensibles aux changements de la politique de la BCE), et ceux des livrets d’épargne. Le succès de l’émission du bon d’État belge, en septembre 2023, a eu lieu lorsque les taux d’intérêt à court terme étaient au plus haut.

Maintenir les taux d’intérêt élevés n’est pas une option 

Entre-temps, la situation a grandement évolué. L’inflation a baissé : elle s’élève maintenant à 3,64 % (juillet). Un chiffre encore trop élevé — la BCE souhaite limiter l’inflation à 2 % — mais les économistes s’attendent à ce qu’elle continue à baisser progressivement.

Parallèlement, il devient évident que les taux d’intérêt élevés ont un coût économique considérable. La croissance économique dans la zone euro est faible, entraînant une baisse de la confiance des consommateurs et de l’investissement, tandis que les premiers problèmes du marché du travail surgissent.

Étant donné que la lutte contre l’inflation est déjà bien engagée et pour éviter que l’économie ne se détériore davantage, la BCE a, pour la première fois, baissé ses taux d’intérêt en juin 2024. On s’attend à ce que cette tendance se poursuive à l’avenir, lentement mais sûrement.

Quelles sont les opportunités qui se présentent à l’heure actuelle ?

Les taux d’intérêt du marché à court terme sont actuellement encore relativement attractifs, mais ils continueront à baisser progressivement. Ceux qui investissent aujourd’hui sur un an doivent être conscients que leur réinvestissement dans un an sera soumis à un taux d’intérêt plus faible. Les épargnants doivent donc trouver un équilibre entre la certitude d’obtenir des rendements attrayants aujourd’hui et la perspective de taux d’intérêt plus bas à l’avenir.

Mais il n’y a pas que les investissements à court terme. Les échéances les plus sensibles aux taux d’intérêt de la BCE sont également intéressantes. Les taux d’intérêt à moyen (3-5 ans) ou à long terme dépendent moins des actions de la BCE, ce qui permet d’inclure des taux d’intérêt intéressants dans le portefeuille pour des périodes plus longues.

Votre agent vous renseignera volontiers sur les différentes manières de procéder. Le rendement de votre épargne ne dépend donc pas uniquement des taux d’intérêt à court terme qui baissent progressivement.

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.