Webinaire thème 2 : “L’Ouest riche d’aujourd’hui sera-t-il l’Ouest pauvre de demain ?”

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Le nouvel ordre mondial est-il une menace pour l’Europe ? Sommes-nous les perdants ? Nous payons notre énergie 10 fois plus cher qu’aux États-Unis et 2 fois plus cher qu’en Chine. Le monde a énormément changé en une seule décennie et la situation géopolitique actuelle n’est pas rassurante…

Lors de notre webinaire, le journaliste Christophe Deborsu a interviewé Étienne de Callataÿ, économiste et professeur, ainsi que Bart Abeloos, économiste en chef et conseiller en investissement chez Crelan.  Voici leurs observations sur le deuxième thème de ce webinaire : “Le nouvel ordre mondial met-il notre prospérité en danger ?”.

Étienne, on parle beaucoup de récession et on a parfois l’impression que nous, les européens, sommes les perdants ?

ÉTIENNE DE CALLATAŸ :
C’est souvent l’image qu’on donne. Le musée du monde, la vieille Europe et c’est vrai d’un point de vue démographique. C’est vrai aussi que lorsqu’on parle de nouvelles technologiques, on pense plutôt aux États-Unis ou à des pays comme Israël et l’Inde. Pourtant, on peut porter un regard moins sombre sur l’Europe.
Sur le plan de l’environnement pour commencer. Oui, nous payons notre énergie plus cher qu’aux États-Unis et en Chine mais, avec l’économie qui nous attend demain, c’est un avantage d’apprendre à consommer moins d’énergie. Parce que demain, ils ne seront pas prêts et nous, si.

D’autres points positifs pour l’Europe ?

ÉTIENNE DE CALLATAŸ :
Absolument. À très court terme déjà, la dépréciation de l’euro nous offre en réalité un avantage. L’euro a perdu 15% par rapport au dollar américain depuis le 1er janvier, ce qui rend nos producteurs nettement plus compétitifs.
Autre point : on entend souvent “Regardez, l’Europe avec toutes ses démocraties, elle n’arrive pas se coordonner”. Et c’est faux. Prenons l’exemple de la gestion de la crise COVID et de la vaccination en Chine, aux États-Unis et en Europe. Deux ans plus tard , on constate que l’Europe a bien géré. L’image d’une Europe has been est totalement inappropriée.

Et selon vous, Bart, l’Europe est-elle si mal lotie ?

BART ABELOOS :
Il y aura un impact sur notre prospérité. Nous payons notre énergie beaucoup plus cher
ce qui pose, à court terme, un problème aux familles et aux consommateurs, mais également à plus long terme aux industries qui font un usage intensif de l’énergie. Mais je suis d’accord avec  Étienne lorsqu’il dit que nous sommes leader en énergies renouvelables. Nous pouvons encore innover et devenir exportateurs pour le reste du monde. D’autre part, l’impact sur notre industrie doit être relativisé. Nous ne sommes plus l’usine du monde : le poids de l’industrie européenne n’est plus que de 15% sur le marché mondial.

Que pouvons-nous faire, en tant qu’individu ?

BART ABELOOS :
Dans la mesure du possible, trois choses.
Commencer par examiner nos dépenses énergétiques, isoler nos maisons pour les rendre plus économes. Parce que, bien que les prix de l’énergie vont diminuer, ils seront en tous cas volatiles.
Ensuite, renforcer nos réserves d’épargne. On conseille aujourd’hui de mettre 6 mois de salaire de côté. Tout dépendra bien sûr de la situation de chacun.
Et enfin, penser à plus long terme et donc investir. En effet, garder toutes ses réserves sur un compte d’épargne peut être dangereux vu l’inflation annoncée par Banque centrale européenne : 8% en 2022, 5,5% en 2023 et 2,5% en 2024.

Une question justement par rapport aux placements. Les obligations ont eu des performances très faibles. Peut-on s’attendre à une amélioration ?

ÉTIENNE DE CALLATAŸ :
La hausse des taux d’intérêt est à la fois une piqûre et une bénédiction pour les obligations, en fonction du moment de l’achat et de la vente. Logiquement, la grande caractéristique des obligations, c’est d’être stable. Cela n’a pas été le cas et c’est une situation extrêmement rare.  Mais ça, c’est le passé. La bonne nouvelle, c’est que si vous achetez des obligations d’état maintenant, vous aurez un taux plus intéressant qu’il y a 12 mois. Pour le rendement réel, il faut naturellement tenir compte de l’inflation.

BART ABELOOS :
Les obligations sont et restent un élément de diversification essentiel dans un portefeuille d’investissement. Elles permettent d’absorber les chocs du marché. Cela n’a en effet pas été le cas pendant la première moitié de cette année. Mais dans de tels moments, il n’y a aucune valeur refuge pour l’investisseur : tout est affecté par la chute simultanée des actions et les obligations. Même les portefeuilles prudents.

ÉTIENNE DE CALLATAŸ :
Et il y a une troisième catégorie à laquelle pensent probablement certains des spectateurs : l’immobilier. L’inflation a également affecté l’immobilier coté en bourse. Pour l’immobilier non coté, nous n’avons pas encore les chiffres mais nous savons que l’augmentation des taux d’intérêts a une incidence sur ce secteur.

Discuter tranquillement de votre situation personnelle, de votre épargne ou de votre portefeuille ?

Votre agent Crelan vous attend et se fera un plaisir de vous aider.

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.