Webinaire thème 3 : Investir : connaître les menaces pour déceler les opportunités.

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Quelles sont les opportunités qui peuvent naître de la crise ? Investir est sans doute l’une des clés, mais les bourses sont en difficulté actuellement. Alors, commencer à investir maintenant ou rester investi, est-ce une bonne idée ? Découvrez l’avis de spécialistes.

Lors de notre webinaire “Un monde troublé : notre prospérité est-elle en danger ?”, le journaliste Christophe Deborsu a interviewé Étienne de Callataÿ, économiste et professeur, ainsi que Bart Abeloos, économiste en chef et conseiller en investissement chez Crelan.  
Voici leurs observations sur le troisième thème du webinaire : “Comment s’y prendre pour investir ?“.

Bart, au vu de la situation actuelle, faut-il investir ou attendre, rester ou sortir ?

BART ABELOOS :
Tout le monde est effrayé par la récession à venir et il est probable qu’elle aura lieu. Mais l’histoire nous montre comment les marchés réagissent aux périodes de récession et nous pouvons en tirer une grande leçon : les marchés boursiers se redressent plus vite que l’économie réelle, en général de 3 à 6 mois plus tôt. On va entendre beaucoup de mauvaises nouvelles comme des licenciements et des fermetures d’entreprise, mais il est plus que probable que les bourses remontent avant que les choses ne s’améliorent. Donc, si on attend le bon moment pour investir ou si l’on sort en attendant que les choses s’améliorent, on a toutes les chances de rater le moment clé où les bourses remonteront… 

Mais il y a eu beaucoup de déceptions de ces temps-ci. On comprend la frilosité des investisseurs…

BART ABELOOS :
Si l’on regarde les grands indices boursiers aujourd’hui en Europe et aux États-Unis, on constate qu’on est autour de 25% de baisse par rapport au début de l’année. Ce chiffre correspond presque exactement à la baisse historique moyenne des récessions. SI cela ne garantit pas qu’il n’y aura pas de baisse supplémentaire, il faut néanmoins tenir compte de ces 25% de baisse. Mais restons prudent : l’idée n’est pas d’investir de façon insouciante, mais de rester investi et, si la situation le permet, d’investir progressivement. 

ÉTIENNE DE CALLATAŸ :
Nous avons un très bon exemple récent pour illustrer ce que Bart vient de dire. Le premier confinement COVID a eu lieu à la mi-mars 2020 et la bourse a atteint son point le plus bas vers le 21 mars. Si, à ce moment-là, on avait attendu d’être tout à fait rassuré sur la COVID, on aurait raté une formidable remontée de la bourse. Et ce malgré les vagues et les confinements suivants. Il faut acheter “quand les choses vont mal”, et graduellement.

Quelle est la politique de Crelan en matière d’investissement ?

BART ABELOOS :
Nous sommes également très en faveur d’un investissement progressif. Et c’est assez simple grâce à une très large sélection de fonds disponibles. Le plus important étant de diversifier ses investissements. Pas seulement de les étaler dans le temps, mais également sur une large sélection de types d’investissements, de régions et de secteurs d’activité. On a parlé de la Chine qui pourrait sortir gagnante de la crise, et de l’Europe perçue comme la perdante. En réalité, personne au monde ne sait comment les choses vont tourner. Il ne faut donc pas éviter l’Europe qui a encore beaucoup d’atouts et qui comptera aussi des entreprises gagnantes. 

On peut dire que c’est vraiment le moment d’acheter, bien sûr en tenant compte des règles de prudence que vous avez évoquées ?

ÉTIENNE DE CALLATAŸ : 
Je suis convaincu que quelqu’un qui achète demain, ne sera pas déçu d’ici 10 ou 20 ans. 
Et je rejoins Bart quand il dit que nous ne savons pas ce qui va se passer demain. On peut assister à une catastrophe naturelle, à des changements politiques brutaux ou encore voir des secteurs se développer. Bref, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier et donc diversifier.

BART ABELOOS :
Concernant la Chine, il y a encore deux choses à garder à l’esprit. D’une part, les droits des actionnaires ne sont pas aussi bien développés qu’en Europe et ne sont pas la priorité des autorités chinoises. D’autre part, l’époque de “la Chine, l’usine bon marché” est en passe d’être révolue. La population active diminue depuis quelques années, les salaires sont en augmentation et le manque de personnel commence à se faire sentir. 

Investir dans le durable, est-ce une bonne idée ?

BART ABELOOS :
Outre l’avantage de la protection de notre planète, la gouvernance durable d’une entreprise va généralement de pair avec une excellente gestion et une bonne maîtrise des risques. Personne n’a oublié le scandale des émissions du secteur automobile en Allemagne qui a fait beaucoup de tort aux actionnaires. Les coûts pour les pollueurs sont en train d’augmenter fortement et un gestion durable permet donc de réduire les coûts pour un meilleur rendement dans le futur.

ÉTIENNE DE CALLATAŸ : 
Les entreprises durables surperforment et je suis convaincu que c’est parce qu’elles ont une vision à long terme. “Est-ce que dans 10 ans, ou 20 ans, mes produits vont répondre à la demande ?” Investir dans le durable, c’est se projeter. Mais souvent, il y a la pression des actionnaires pour un profit à court terme, alors que toutes les études démontrent que c’est néfaste.

Et que penser de l’or ? C’est une valeur refuge en temps de guerre ?

ÉTIENNE DE CALLATAŸ : 
L’or, ce n’est pas du tout ce que beaucoup de gens croient. Une valeur refuge, c’est une valeur stable. La valeur de l’or monte, redescend, c’est un véritable yoyo. L’or est devenu très spéculatif. 

Que pouvons-nous retenir de tout ceci ?

BART ABELOOS :
Qu’il n’y a rien de bien nouveau sous le soleil. Les recettes pour bien investir, elles sont connues et éprouvées depuis longtemps. Il faut garder son sang-froid, diversifier de façon maximale, faire les choses progressivement et rester investi si on a déjà des placements. Quant à la pratique du “market timing”, c.-à-d. essayer de prévoir quand c’est le moment d’acheter et quand c’est le moment de sortir, c’est une illusion. Il y a un grand danger à entrer et sortir tout le temps. D’abord, parce qu’on fait beaucoup de frais et ensuite parce qu’on va probablement rater toutes les périodes dans lesquelles on devrait être investi. La meilleure chose à faire, c’est de rester investi et d’accumuler progressivement des investissements, quand la situation le permet.

Discuter tranquillement de votre situation personnelle, de votre épargne ou de votre portefeuille ?

Votre agent Crelan vous attend et se fera un plaisir de vous aider.

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.