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Il semble que le chatbot intelligent ChatGPT conquiert le monde. Deux mois seulement après le lancement en novembre 2022, l'application atteignait déjà les 100 millions d'utilisateurs. De ce fait, ChatGPT est l'application informatique qui enregistre la croissance la plus rapide jamais vue : pour attirer le même nombre d'utilisateurs, TikTok a mis 9 mois et Instagram a eu besoin de 2,5 ans. Tout à coup, des messages tant optimistes que pessimistes sur la manière dont l'intelligence artificielle peut changer notre vie surgissent de partout. Des algorithmes intelligents reprendront-ils bientôt nos emplois ou augmenteront-ils leur valeur ? De même, l'IA offre-t-elle aussi une opportunité pour les investisseurs ?
ChatGPT est une application "d'intelligence artificielle générative" – "générative" signifiant ici que le modèle IA peut produire lui-même des données (du texte, mais également des images, du code informatique, du contenu audio, etc.) sur la base de modèles statistiques qu'il a "appris" en analysant de grandes quantités de données similaires. On parle à cet égard de "large language models" (LLM), de modèles informatiques qui sont "autodidactes" et qui sont entraînés sur de grandes quantités de données.
L'intelligence artificielle n'est pas neuve. Les entreprises investissent très fortement dans les applications IA depuis déjà plus d'une décennie. Au cours de la période 2012-2022, plus de 175 000 brevets liés à l'IA ont été enregistrés auprès de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.
Jusqu'à présent, ces applications sont très souvent spécifiques à un secteur. Des applications qui permettent d'optimiser des processus logistiques ou industriels, des applications de données, etc. Un bel exemple : Nuance, une entreprise réputée pour son expertise dans la technologie de transcription médicale (ou la "dactylographie" automatique de rapports médicaux), un marché gigantesque, surtout aux USA, mais en grande partie invisible du grand public.
ChatGPT apporte un changement drastique dans ces développements IA "en sommeil", à deux égards : il s'agit :
ChatGPT est l'avènement de la technologie "d'IA générative" qui peut produire elle-même des données pour le grand public, via une interface très accessible (un chatbot), avec un intérêt massif des utilisateurs finaux.
L'IA générative devient de ce fait courante, et les entreprises et organisations intègreront cette technologie à leurs processus.
Des applications sont à portée de main : les chatbots, la publicité personnalisée, les recommandations sur des sites web d'e-commerce et autres deviendront bien plus sophistiqués qu'ils ne l'étaient. Dans une phase suivante, l'IA générative pourra également produire du contenu audio et vidéo, ce qui ouvre un monde de nouvelles possibilités notamment pour les médias, l'enseignement, les jeux et le marketing. Les raisons les plus citées par les entreprises pour investir dans l'IA sont l'interaction avec des utilisateurs et des clients (potentiels), et donc aussi l'amélioration de l'expérience utilisateur et client ainsi que l'augmentation de la détection de la fraude.
L'IA n'est pas spécifique à un secteur bien défini, c’est évident, car les utilisateurs sont partout. L'IA peut créer une valeur ajoutée pour une très large gamme d'activités.
On assiste à un glissement remarquable dans la "pensée pessimiste" sur la technologie et l'emploi. Il y a quelques années, il était encore monnaie courante de penser que c'était surtout les emplois manuels qui étaient menacés par l'automatisation : des ouvriers remplacés par des robots dans l'industrie, des chauffeurs camion et autres par des véhicules autonomes, etc. Entre-temps, il est devenu limpide que ces emplois ne sont pas aussi simples à automatiser – pendant la pandémie, c'est justement la très forte pénurie de ce type de travailleurs qui s'est fait sentir.
Avec l'arrivée de l'IA, ce sont les "emplois de col blanc" qui semblent menacés : journalistes, chercheurs de données, marketeurs, avocats, banquiers, etc., certaines composantes de leur travail pourraient être automatisées grâce à l'IA.
Il est impossible de prédire ce que l'avenir nous réserve. Il semble en effet que certaines activités pourront être reprises par l'IA dans une certaine mesure. La rédaction de code informatique, par exemple, ou la rédaction en général. Pourtant, l'IA est (encore) loin d'être parfaite et les résultats qu'elle génère doivent encore être supervisés par des humains, surtout quand les enjeux sont élevés.
Les entreprises ne voudront pas courir le risque de compromettre la sécurité de leurs produits ou processus ou de nuire à leur réputation parce qu'une application IA commence à "tourner en roue libre". L'IA servira sans doute surtout aux tâches auxquelles elle est parfaitement adaptée, comme un assistant qui permet d'abattre plus de travail, plutôt qu'à remplacer l'humain.
L'histoire de l'innovation technologique contredit la perte d'emplois à grande échelle qu'elle induirait. Le taux de chômage moyen dans le G7 (les pays industriels les plus développés) est aujourd'hui inférieur à 4 %, en dépit d'une décennie de développement et de mise en service d'une technologie "destructrice d'emplois". La plupart des emplois qui étaient exercés il y a 30, 50 ou 80 ans n'existent plus aujourd'hui, ou sont devenus une part relativement négligeable de la population active (les agriculteurs et les mineurs par exemple). Tout au long de l'histoire, on observe une tendance à sous-estimer combien l'humain est irremplaçable. La technologie change la nature et le contenu d'un emploi, mais détruit rarement l'emploi proprement dit.
L'histoire contredit la perte d'emplois à grande échelle que l'innovation induirait. L'innovation technologique change la nature et le contenu d'un emploi, mais détruit rarement l'emploi proprement dit.
Si (et un grand si à ce stade très précoce) l'IA parvient à exécuter un travail de manière plus productive, elle serait une innovation bienvenue. À long terme, la croissance des salaires net dans la société évolue parallèlement à l'augmentation de la productivité, et c'est là que le bât blesse depuis quelques décennies déjà : la croissance de la productivité dans les économies développées est depuis longtemps inférieure au niveau exigé. La révolution informatique et internet n'ont pas suffi à apporter le gain de productivité désiré, et cela pèse sur la croissance économique. En dépit des risques réels, l'IA peut changer la donne.
L'IA générative transformera (ou du moins influencera) un très vaste éventail d'applications. Il n'existe pas un secteur IA clairement défini dans lequel on peut investir. Cela permet aussi difficilement d'identifier les opportunités d’investissement. "Le secteur IA" n'existe pas, et la "chaîne de valeurs" est très fragmentée. Les investisseurs ont, ces derniers mois, choisi la voie de la facilité : ils ont massivement acheté des entreprises Big Tech, dans l'hypothèse que ces entreprises feront partie des vainqueurs de l'IA.
Cela n'est pas si insensé. Les grandes valeurs technologiques ont déjà des activités liées à l'IA dans leur portefeuille (on a déjà cité par exemple Nuance, reprise en 2021 par Microsoft et intégrée dans les services cloud que Microsoft vend au secteur médical). Microsoft investit en outre énergiquement dans OpenAI, le développeur de ChatGPT. Alphabet, la maison mère de Google, possède sa propre plateforme IA, tout comme Meta, l'entreprise derrière Facebook. Amazon est (tout comme Microsoft et Alphabet) un géant des applications cloud.
Toutefois, on ne peut pas conclure d'avance que ces entreprises seront les vainqueurs de la course à l'IA. En effet, le marché est encore largement ouvert. Surtout en ce qui concerne le côté logiciel de l'IA, il n'existe pas d'avantages très compétitifs derrière lesquels les Big Tech peuvent se retrancher. Certes, les entreprises technologiques établies possèdent une grande expertise en interne, et elles possèdent les moyens d'entraîner des "large-scale language models" – une activité onéreuse, mais dont le coût baisse rapidement. Toutefois, les acteurs plus petits et les modèles IA "open source" les talonnent. Il est fort possible que le "vainqueur de l'IA" soit une entreprise inconnue à l'heure actuelle, ou qu'aucun vainqueur absolu ne se précise du tout.
Le côté matériel de l'IA présente une meilleure visibilité. Les applications IA exigent d'énormes quantités de puissance de calcul. Cette puissance de calcul est surtout fournie par des "graphics processing units" (GPU), des processeurs informatiques optimisés pour les applications graphiques. Cette optimisation semble aussi extrêmement utile pour les applications IA.
Le plus grand producteur de ces GPU est de loin Nvidia, une entreprise qui a récemment fait un bon énorme en bourse - ce qui ne signifie pas pour autant qu'il soit conseillé d'investir dedans - car considérée comme l'un des vainqueurs évidents de la révolution IA (une explication plus prosaïque est sans doute que la disponibilité des GPU représente actuellement un énorme goulet d'étranglement pour le développement de centres de données nécessaires aux applications IA, une pénurie qui ne durera pas éternellement).
L'arrivée de l'IA fera augmenter fortement la demande de cybersécurité performante. L'IA générative peut faire et fera l'objet d'une utilisation abusive, afin de servir aux utilisateurs de fausses informations, et de contrefaçons réalistes.
Il est par ailleurs aussi évident que l'arrivée des applications IA fera augmenter fortement la demande de sécurité. L'IA générative peut faire et fera l'objet d'utilisation abusive, afin de servir aux utilisateurs de fausses informations, et de contrefaçons réalistes. Tout texte, toute image ou vidéo peut être falsifié(e) par l'IA, et le besoin d'une cybersécurité performante augmentera très fortement. Toutefois, ce sont les évaluations que nous pouvons dresser aujourd'hui, au début de l'avènement de l'IA. L'expérience démontre que les principaux effets d'un tel bouleversement, tant positifs que négatifs, sont difficiles à prévoir.
Si nous nous basons sur le passé, nous pouvons affirmer que la majeure partie de la valeur ajoutée d'une technologie bouleversante comme l'IA se produira auprès des utilisateurs, et non auprès des producteurs des applications. Si (et de nouveau un grand "si") le boost de la productivité espéré devient en effet une réalité, ces gains de productivité seront largement répartis dans l'économie, dans tous les secteurs confondus. Tant les investisseurs que les utilisateurs en récolteront les fruits, sans avoir à prédire les "vainqueurs" de la course à l'IA.
L'énorme ferveur que connaissent actuellement en bourse les actions technologiques rappelle la Loi d'Amara (du nom de Roy Amara, un scientifique américain) : "Nous avons tendance à surestimer l'effet d'une nouvelle technologie à court terme et à sous-estimer son effet à long terme".
Il est en ce sens beaucoup plus réaliste et important d'investir et de continuer à investir avec une large exposition aux actions dans de nombreux secteurs confondus que d'espérer de manière utopique identifier correctement "les vainqueurs de demain".
Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.